Patrick Poivre d’Arvor

 

 

Mercredi 11 mai 2011, Café de Flore, boulevard Saint-Germain à Paris. Il débarque en scooter, avec une bonne demi-heure de retard. Sa voix est toujours caressante, son visage bronzé sans aucune ride ou presque, le charme agit encore. Patrick Poivre d’Arvor, 64 ans, vous regarde dans les yeux, explique qu’il n’a pas tellement envie d’être cité. Trop d’ennuis à venir, il a assez souffert. On l’a accusé de plagiat, pour son dernier bouquin, et il n’est pas loin d’y voir la main de l’Élysée. En tout cas, s’il est sûr d’une chose, c’est que son éviction du 20 heures de TF1, il la doit bien à Nicolas Sarkozy…

 

Il faut revoir les images pour comprendre. Ce 20 juin 2007, Patrick Poivre d’Arvor interroge Nicolas Sarkozy en direct de l’Élysée. Celui-ci, à peine élu, vient de participer à son premier G8, il a tenu une conférence de presse où ses propos, décousus, lui ont valu bien des quolibets. Des journalistes belges l’ont même accusé d’avoir forcé sur la bouteille, lui qui se targue de ne jamais boire une goutte d’alcool. Là, le chef de l’État est chez lui, en bonne compagnie, face à une Claire Chazal tout sourire. Et voilà Poivre d’Arvor, parfaitement décontracté, qui décrit, au détour d’une question, un Nicolas Sarkozy « un peu excité, comme un petit garçon qui est en train d’entrer dans la cour des grands ». Crispation immédiate du chef de l’État. Livide, stupéfait par une telle insolence à laquelle les intervieweurs de la télé ne l’ont pas habitué, il grince : « C’est très aimable de présenter les choses comme ça, monsieur Poivre d’Arvor. » Désarçonné, le nouveau chef de l’État en perd même son sens de la repartie. Cherchant une réplique qui lui permettrait de reprendre l’avantage sur son interlocuteur, il ne trouve rien de mieux à dire que : « Petit garçon, franchement, à 52 ans… Monsieur Poivre d’Arvor, c’est parce que vous avez quelques mois de plus que moi que vous me voyez si jeune. » Et PPDA, tellement désireux de prouver son indépendance d’esprit, qui en rajoute : « Vous qui êtes fébrile… » Il aura beau envoyer un petit mot en forme d’excuse, quelques jours plus tard, le mal est fait. Il a tourné en ridicule le président de la République. Plus qu’une faute, un sacrilège. Il ne s’en doute pas encore, mais, en deux phrases, la plus grande star du PAF vient de se mettre Nicolas Sarkozy à dos. Et donc de ruiner sa carrière.

Ce bref échange, devant 12 millions de téléspectateurs, scelle en effet la disgrâce du présentateur préféré des Français. Le commencement d’un long processus. Quelques jours plus tard, PPDA croise Martin Bouygues, le patron de TF1, à l’occasion d’une cérémonie à Bordeaux. « Tu n’es pas près de le réinviter…, lâche l’industriel, intime du chef de l’État. – Tu l’as eu au téléphone ? s’enquiert le journaliste. – Non, mais je le connais très bien, je sais comment il réagit », répond, sibyllin, le chef d’entreprise. Effectivement.

Les mois passent. En juillet 2008, le journaliste apprend qu’il est remplacé par Laurence Ferrari. Cruel clap de fin sur une aventure de vingt-huit ans. Le pape des JT, 34 % de part d’audience à la fin de son règne, doit céder son trône, contraint et forcé. « J’ai souffert, bien sûr, j’ai été naïf, dit-il simplement. Ce fut violent, brutal, on m’enlevait une partie de moi-même. » Et même s’il ne veut pas s’exprimer plus avant, PPDA, qui aurait tant aimé couvrir la campagne présidentielle de 2012, a quand même ces quelques mots, à propos de Nicolas Sarkozy : « Il aura peu d’amis, à son départ, il a humilié trop de gens… »

Ils se connaissent si bien. PPDA habite Neuilly-sur-Seine, le fief électoral de Sarkozy. Ils se tutoient. S’apprécient. Ou plutôt, s’appréciaient. Quand la fille de PPDA s’est suicidée, en janvier 1995, Sarkozy fut l’un des premiers à venir réconforter le journaliste. En observateur privilégié des mœurs politiques, le présentateur, cinq présidentielles au compteur, a été le témoin de la foudroyante ascension du maire de Neuilly, sa soif du pouvoir, sa stratégie si efficace : se rapprocher des magnats des médias, et des grands patrons en général… L’argent, c’est le pouvoir. Et réciproquement. Pouvait-il imaginer que, à peine parvenu au sommet de l’État, Sarkozy baisserait le pouce et le condamnerait ? Cet homme qui, juste après la fameuse interview du 20 juin 2007, lui avait dit : « J’aime venir chez toi, tu me bouscules, ça m’oblige à être bon. »

PPDA a mené sa petite enquête. Ainsi, un récit de son éviction lui aurait été rapporté par Patrick Buisson, conseiller spécial du président de la République. Un homme très contesté, beaucoup lui reprochant de ne jamais avoir rompu avec son passé d’extrême droite. Buisson dirige depuis octobre 2007 la chaîne Histoire – qui dépend du groupe TF1 –, où PPDA a effectué quelques piges. Les deux hommes se voient, à la rentrée de septembre 2008. Le conseiller lui parle de Robert Namias, directeur général adjoint chargé de l’information de TF1, qui passe pour être chiraquien et dont les sarkozystes réclament la tête depuis un an. PPDA a toujours refusé de savonner la planche de Namias, qu’il considère comme un bon professionnel. La conversation vient sur le renvoi de PPDA, deux mois plus tôt. Buisson révèle qu’en juin, soit un mois avant la mise à l’écart du présentateur, il avait été chargé par Nonce Paolini, nouveau patron de TF1, d’aller voir Nicolas Sarkozy pour l’informer des changements à venir. « Voilà ce qui est prévu : comme vous l’avez souhaité, PPDA sera remplacé par Laurence Ferrari et Robert Namias par Jean-Claude Dassier », aurait annoncé Buisson au chef de l’État.

Cécilia Sarkozy a également confirmé à Poivre d’Arvor, après son éviction, que son ex-époux n’y était pas pour rien. « C’est tout lui, ça… », glissera-t-elle au journaliste. Tout comme l’industriel François Pinault, que le chef de l’État aurait prévenu de son intention de se débarrasser du présentateur, trois mois avant qu’il ne soit effectivement débarqué. Les témoignages concordent.

Donc, pour Poivre d’Arvor, il n’y a pas le moindre doute. Le chef de l’État lui a fait payer toute une série de petites vexations dont l’épisode du « petit garçon » aura été le point d’orgue. Poivre aurait bien aimé que la presse investigue sur son départ précipité, au lieu de s’en tenir à l’écume des choses. Qui ignore les liens étroits entre Nicolas Sarkozy et Martin Bouygues, donc, mais aussi avec Vincent Bolloré (Direct 8), sans compter la mainmise du chef de l’État sur les chaînes publiques, évidemment, et ses relations privilégiées avec les responsables de tant d’autres médias ? Avec une prédilection assez manifeste pour la télé, un univers qui le fascine depuis toujours. Le chef de l’État est un vrai téléphage, il ne s’en est jamais caché. Il adore annoncer à l’avance les nominations, choisir les animateurs de ses émissions préférées, ressusciter les vieux programmes qu’il aimait tant, jeune. Difficile de résister à son influence. PPDA a tenté de le faire.

Pendant la campagne présidentielle de 2007, le journaliste, par ailleurs directeur de l’information à TF1, a fait son boulot, quoi qu’on en dise. Avec, en tête, une obsession : surtout, ne pas prêter le flanc, ne pas s’exposer à des critiques sur le mode « TF1, chaîne du pouvoir ». Ainsi, il réunit sa rédaction, avant le scrutin, et lance à ses troupes : « Ça va être difficile, car notre propriétaire est le meilleur ami de Nicolas Sarkozy… » Martin Bouygues, à qui le propos est rapporté, n’apprécie pas. Comme il déplore que PPDA ait fixé lui-même la date de son retrait des plateaux : 2012. Sachant, expliquera le journaliste dans son livre À demain ! (Fayard, 2008), « que le terme serait difficile à tenir, politiquement parlant, compte tenu de la proximité du futur président de la République avec l’ensemble des patrons de presse et de l’audiovisuel ». Poivre d’Arvor trouve aussi le moyen de s’opposer à la venue de Nicolas Beytout pour remplacer Robert Namias. Il est fidèle à son TF1 de la grande époque, quand Patrick Le Lay, Étienne Mougeotte et compagnie dirigeaient la plus belle chaîne européenne. Il a pu compter sur le soutien de la chaîne dans les moments difficiles, par exemple lors de la vraie-fausse interview de Fidel Castro en 1991 ou à l’heure de l’affaire Botton : condamné pour recel d’abus de biens sociaux en 1996, il sera simplement suspendu d’antenne pendant trois mois. Il a aussi encouragé la création d’une société des rédacteurs.

Drôle de personnage, en vérité, que ce PPDA, marionnette irremplaçable des « Guignols de l’info », tout à la fois fier d’être incontournable, depuis près de trente ans, dans les allées du pouvoir, et tellement soucieux, aussi, de son indépendance. Le personnel politique le tutoie, le flatte : être invité au 20 heures de TF1, c’est le top. Il accepte ce manège, mais dit conserver ses principes. Il refuse, ainsi, de couvrir « l’actualité heureuse » du couple présidentiel, invite peu de ministres sur son plateau, ponctue ses interviews de quelques piques…

L’entourage de Nicolas Sarkozy l’a même suspecté, lors de la campagne 2007, de « royalisme ». Ainsi, lors du journal télévisé du 23 novembre 2006, Sarkozy lance au présentateur, à propos d’un entretien réalisé quelques jours auparavant avec la candidate socialiste : « J’ai regardé le journal où vous l’avez interviewée… Enfin, interviewée, c’est un grand mot… » Pour faire bonne mesure, il glissera cinq minutes plus tard, tout en sous-entendus : « Monsieur Poivre d’Arvor, vous êtes redoutable quand vous m’interviewez. » Jusqu’au débat avec des Français, « J’ai une question à vous poser », organisé par TF1, où Sarkozy estime que ses intervieweurs sont bien plus agressifs que ceux choisis pour Ségolène Royal. Donc, PPDA cumule. Trop connu, trop puissant, trop influent, trop insolent. Bref, insupportable. Et incontrôlable.

Le 8 juin 2008, il apprend à la lecture d’un « confidentiel » dans la presse qu’il est menacé par Laurence Ferrari, plus jeune, si jolie, talentueuse, et que l’on dit très appréciée du chef de l’État. Celui-ci ne s’en est d’ailleurs pas caché, parlant parfois d’elle en des termes très personnels et assez crus. « Du sang neuf, du sang choisi », dira d’elle PPDA dans son livre. Un déjeuner frugal avec Nonce Paolini lui permet d’obtenir une confirmation embarrassée : il est bien débarqué. Sans véritable motif, « au nom du changement », s’entend-il dire. Tous les syndicats de la chaîne le soutiennent. Rien n’y fait. Mardi 10 juin, le porte-parole de l’UMP, l’inénarrable Dominique Paillé, interrogé sur l’affaire PPDA et une éventuelle intervention élyséenne, dément : « Nicolas Sarkozy a d’autres chats à fouetter… Les rumeurs qu’on essaie de distiller sont infondées. » La direction de TF1 propose à Poivre un job de directeur général adjoint en charge de l’information, poste qu’il occupe déjà depuis… vingt ans ! Il décide de partir, et de contre-attaquer, sur le plan judiciaire.

Le 10 juillet 2008, PPDA présente son dernier journal, explose tous les records avec 49 % d’audience, fait ses adieux à 9,6 millions de téléspectateurs, dans son style, théâtral, littéraire, tellement français, même s’il cite du Shakespeare : « Ce qui ne peut être évité, il faut l’embrasser. » Une réception, une salve d’applaudissements, et PPDA quitte la tour de TF1. Sept mille journaux télévisés sous le bras. « Le directeur général de TF1 a souhaité me voir devancer l’appel. Sans doute parce qu’on le lui avait demandé avec insistance », rappelle-t-il dans son ouvrage. Toutes les figures du paysage politique lui envoient un message ou lui passent un coup de fil pour le réconforter, de Ségolène Royal à François Fillon en passant par Dominique de Villepin, François Bayrou, Martine Aubry ou Jean-François Copé… Tous, sauf Nicolas Sarkozy.

Deux mois plus tard, il revoit le chef de l’État à l’Élysée. L’entrevue a lieu à la demande du journaliste, il veut entendre Nicolas Sarkozy lui expliquer pourquoi il a voulu sa tête. « Je n’y suis pour rien », lui assure le chef de l’État. Poivre n’en croit pas un mot, évidemment. Il fait observer à Nicolas Sarkozy qu’il a été le seul à ne pas l’avoir appelé, à l’heure de sa petite mort télévisuelle. « J’aurais été comme l’assassin qui revient sur les lieux de son crime… », se défend le président.

« Je t’ai vu sur Canal + au “Grand Journal”, t’as pas pu t’empêcher de reparler du petit garçon », lui reproche ensuite le chef de l’État, avant de lui demander… s’il peut faire quelque chose pour lui. Du Sarkozy tout craché. Mais le journaliste, blessé dans son orgueil, refuse toute aide présidentielle, il n’est pas venu pour ça. Et puis, il n’est pas dupe. Nombre de ses projets télévisuels tombent à l’eau, les uns après les autres, et il pense savoir à qui il le doit. « Ne m’empêche pas de travailler, c’est tout », rétorque ainsi PPDA. Au cours de la discussion, comme souvent, Nicolas Sarkozy critique, ou plutôt éreinte, à tour de bras. Parle d’Harry Roselmack, autre remplaçant de PPDA, comme d’un « grand Noir, con comme une valise sans poignée » – l’une des expressions favorites de son prédécesseur Jacques Chirac.

PPDA connaît par cœur ses saillies, souvent triviales. L’a entendu parler de cette « couille molle » de Malek Boutih, par exemple, qui a refusé de rejoindre le gouvernement tricoté par Sarkozy. De « Fatima » Amara, dont le président écorche le prénom car il la connaît à peine. De Brice Hortefeux et Patrick Devedjian, des hommes de confiance qu’il affuble de qualificatifs peu flatteurs…

En 2009, PPDA, resté très populaire même s’il vivote désormais à la télévision, sur France 5 ou Arte, reçoit un coup de téléphone inattendu. C’est Nicolas Sarkozy au bout du fil. Le chef de l’État lui propose la place de numéro deux, à Paris, derrière Chantal Jouanno, sur la liste conduite par Valérie Pécresse aux élections régionales. Poivre d’Arvor refuse. L’UMP, l’Île-de-France, très peu pour lui. « Je m’en fous, mets-toi sur n’importe quelle liste », lui lance le président, qui lui fait aussi miroiter la présidence de France Télévisions, et même une place au gouvernement, dans le cadre d’un futur remaniement : David Douillet en ferait partie, pourquoi pas lui, l’ex-star du JT ? L’ancien judoka, après une longue attente, sera finalement récompensé en juin 2011 par un poste de secrétaire d’État.

Pas PPDA, évidemment. Il n’a plus de nouvelles de Sarkozy, mais toujours des projets. Il prépare un film sur l’écrivain Pierre Loti. Depuis son départ de TF1, il n’a pas regardé un seul journal télévisé. Trop dur. Ce qui ne l’empêche pas de surveiller les courbes de l’Audimat, et de constater avec une certaine délectation la baisse des chiffres d’audience du journal de Laurence Ferrari, comparés aux siens. Il a en tête cette phrase de Sarkozy à son sujet, qu’on lui a gentiment rapporté : « S’il n’a pas compris, on va lui briser les reins. » Il a compris. Il estime même, un brin parano, que la récente polémique le visant – il a été accusé par une enquête de L’Express d’avoir eu recours au plagiat pour sa biographie d’Ernest Hemingway – a été fortement téléguidée par l’Élysée. Et puis, après tout, il est bien content d’avoir évité de cautionner les grands débats participatifs animés, autour de Nicolas Sarkozy, par Jean-Pierre Pernaut, autre journaliste-star de TF1. Le chantre de la province profonde chère au chef de l’État, dont il est le présentateur préféré. Celui qui, pour annoncer les révélations de l’ex-comptable des Bettencourt sur un éventuel financement illicite de la campagne de Nicolas Sarkozy, évoqua dans son JT, le 6 juillet 2010, de « nouvelles rumeurs, une nouvelle fois lancées par un site internet »…

Alors, finalement, cette éviction… C’est peut-être une bonne chose, au fond. Poivre positive. Certes, on lui a pris son jouet, une grande part de sa vie. Mais il y a gagné une certaine liberté. Et un statut, finalement plutôt valorisant, de martyr du sarkozysme.

Sarko M'a Tuer
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